Création Décors & Lumières et éclairages

Restituer les myriades de décors constituait, sans doute, l'un des plus ardus défis de l'adaptation du dessin animé à la scène. La savane africaine, les cascades, la forêt luxuriante, la prairie où se rue la horde de bêtes en fuite, les nuages bas, le lever de soleil, sont autant de décors nécessaires à illustrer le périple de Simba. Une partie de ces décors ne sont autre que le produit de l'imagination d'un des personnages.

Le choix du scénographe britannique, Richard Hudson, s'imposa tout naturellement pour ce projet. Il explique : "Je suis né au Zimbabwe où j'ai vécu jusqu'à l'âge de 18 ans alors Le Roi Lion, avec ses sources et ses racines africaines, était le spectacle idéal pour moi."

"Le défi consistait à restituer la vastitude des espaces africains avec les limites et les contraintes d'une scène de théâtre. Les possibilités de design étaient, elles, sans limite tant que la scénographie était évocatrice de l'Afrique et contribuait à l'histoire."

Il en résulte une scénographie d'une incroyable simplicité mais, également, un incroyable écheveau de techniques et d'idées provenant du monde entier, toujours au service de l'histoire. Ainsi, Hudson a combiné des marqueurs de l'habitat naturel des animaux, des emprunts aux techniques scéniques victoriennes, le recours aux effets de perspectives représentatifs de l'art pictural de la Renaissance et la mise en œuvre d'automations et de matériaux propres au XXIe siècle.

"Ce qui est remarquable dans Le Roi Lion, commente-t-il, c'est que cette histoire est intemporelle, elle peut être actuelle comme se dérouler il y a cent ans. Délivré de l'obligation d'ancrer mes créations dans une époque particulière, je me suis senti beaucoup plus libre."

Pour Le Roi Lion sur scène, recréer l'incomparablement éclatante et subtile lumière du continent africain était capital, à commencer par le lever du soleil sur la savane.

Le concepteur Donald Holder releva le défi et, grâce à des milliers d'équipe- ments pour la lumière, il s'attela à capter l'intensité de ces couleurs. Mais la lumière devait, également, être au service et refléter d'autres émo- tions et ambiances de l'histoire: la naissance, l'aventure, le danger, la mort, la tristesse, l'amour, le conflit, la rédemption et finalement la renaissance.

Il explique: "Dans un spectacle musical, lumières et musique sont intimement liées, la lumière doit accompagner l'intensité émotionnelle que les variations musicales génèrent, elle doit faire écho aux rythmes, aux transitions et à tout changement de style musical. Mais pour Le Roi Lion, il y a un élément additionnel, cette majestuosité, encore plus importante que la musique et la scénographie, requiert un rayonnement lumineux à travers les nuages et l'ampleur d'un ciel éclatant."

Lorsque Mufasa apparaît à Simba, c'est la lumière qui procure toute la magie de la scène cruciale. "Concevoir la lumière pour le fantôme de Mufasa a été ardu, mais techniquement cela a été assez facile à réaliser, explique Holder. Nous avons neutralisé toutes les sources d'éclairage ambiante sur scène, ensuite nous avons projeté des images superposées de points intensément lumineux et créer l'image du masque avec des lumières latérales. L'effet recherché était celui d'une apparition dans le silence et la vastitude du cosmos ou alternativement dans le monde intérieur du subconscient de Simba."

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